En 1975, les Italiens passent au troisième rang en nombre d’immigrés (1756 personnes), derrière les Algériens et les Portugais, et, en 1982, ils se situent au quatrième rang, après les Portugais, les Algériens et les Marocains.
Lors du recensement de 1999, ils n’étaient plus que 484 à Besançon, en cinquième position derrière les Algériens, les Marocains, les Portugais et les Turcs.
Nombreuses sont les raisons à l’origine de ce déclin. Le miracle économique italien des années 1960, l’émergence d’autres pays plus attractifs – comme la Suisse, la République Fédérale d’Allemagne et l’Australie – et le développement d’une forte émigration vers le triangle industriel – Milan, Turin et Gênes – mettent quasiment fin à ces mouvements migratoires. En outre, le modèle d’assimilation-intégration mis en place depuis les années 1920 par les différents gouvernements français a plutôt bien fonctionné et le nombre de naturalisations est très élevé parmi la communauté italienne tant et si bien que l’on considère souvent comme Bisontins de pure souche les descendants de ces immigrés. Il n’existe à l’heure actuelle qu’une seule association italienne à Besançon, l’association sarde Su Tirsu.
Les rares Italiens qui s’installent de nos jours à Besançon sont des spécialistes de haut niveau qui viennent travailler dans les grandes entreprises ou à l’Université. Dès 1909, l’association des étudiants étrangers compte des ressortissants du royaume d’Italie. Au fil des années, ce mouvement s’amplifie et aujourd’hui la plupart des enseignants d’Italien à l’Université sont des Italiens qui ont décidé de s’établir à Besançon, souvent pour quelques années, quelquefois pour la vie.
Frédéric Spagnoli (Docteur en Italien et docteur en Sociologie et petit-fils d’immigré italien)