Epicerie Sociale

Partir pour retrouver les siens. Pour moi le voyage, c‘est un transfert de climat, une sorte de transformation qui se construit par des relations humaines.

Mon pays d’origine, le Maroc, c’est le nord ouest de l’Afrique c’est un pays qui est de multitude altitude, enfin, il y a des hauts et des bas plateaux, des chaînes montagneuses avec ses régimes éternels, il y a d’une part le Sahara, le Sahara du l’est et de l’ouest avec tous ses reliefs et phénomènes historiques et géologiques très impressionnants, la présence d’une grande forêt dans le moyen atlas, la présence des côtes océaniques de 4 mille km qui s’étend du nord de la Mauritanie jusqu’au Tanger, du Tanger jusqu’aux frontières Algériennes.

Je suis parti pour rejoindre ma famille en France. Je suis pas venu tôt parce que, après le décès de mon père, je devais régler certaines affaires qu’il avait laissées.

Le trajet, j’ai effectué de Meknes centre du Maroc, une grande ville impériale, par bus, on a pris le bus à 17H, on a traversé tout le nord du Maroc vers la ville de Nador. On était en compagnie d’immigrés marocains qui travaillent en France et de quelques touristes.

Arrivée à Almeriya, on a repris le bus jusqu’à Besançon. Ça nous a demandé 36H de routes. Durant le voyage, je voyais la population et le paysage qui changent, et de fait que, tous les 4H, on descendait pour prendre le café et manger, c’est là où j’ai commencé à réaliser que je ne suis plus dans le pays.

Quelques moments forts de ce voyage ?

La population et le paysage qui changent, et puis tous les 4H, on descendait pour prendre le café et manger, c’est là où j’ai commencé à réaliser que je ne suis plus dans le pays.
La traversée de la méditerranée qui était très mouvementée, le ferry il a bien taqué, mais finalement ça s’est bien passé.
Et là où c’était vraiment horrible c’était à la douane, les gens qui avaient des valises et les pauvres ils n’en pouvaient plus pour la traversée du ferry jusqu’à la frontière espagnole, un trajet assez long et ces gens qui avançaient difficilement c’était poignant, vraiment poignant et puis on a fait la queue pour la douane et bon ça s’est bien passé.

A l’arrivée:

A l’arrivée en avril 2001, j ‘ignorais complètement ce que j’allais trouver ici, à part mon logement qu’était assuré, j’étais inquiet du fait d’avoir rompu avec ma famille, mes amis, en effet tout, simplement, j’étais content de retrouver ma famille et sentais le début d’une nouvelle vie…

Comme premières impressions, tout d’un coup, j’ai remarqué la présence d’une tristesse due à la solitude, la réticence des gens, chose qui n’existe pas chez moi, la difficulté de s’ouvrir à un inconnu.

Pour moi, c’était un véritable transfert de climat nord africain et climat européen. J’ai subi une transformation sur le plan climat et sur le plan relations humaines avec les gens, les cultures d’ici sont différentes de chez moi.

Au départ, j’avais du mal, ce n’étais pas réellement ce que je pensais. Mais sur d’autre plan, j’ai trouvé qu’il avait beaucoup de choses qui étaient en avance, à cause de ça, j’ai trouvé mon bonheur même si je ne travaillais pas en ce moment.

En m’orientant vers la France, j’ai gardé la nostalgie du pays, j’ai du mal en m’en débarrasser d’ailleurs, je n’arrive pas à m’en débarrasser.

Le fait de n’avoir pas vécu longtemps en France, j’avais du mal à m’adapter au climat et aux gens qui sont un peu différents de mon pays.

Au fil du temps:

J’ai trouvé que les gens un peu réticents, à cause de mes origines méditerranées un peu chaleureux et le rapport avec les gens est un peu mitigé. Au bout d’un moment j’ai compris que les gens avaient besoin de connaître la personne avant d’aller vers elle.
Pour les structures, il fallait faire des démarches, qui ne tiennent toujours pas. N’étant pas originaire d’ici, je sentais comme ci j’atterrissais dans un monde sans ressources, sans entreprise, à cause de ça au début, j’avais du mal.

Par contre, je n’ai eu aucune difficulté avec mon entourage, car pour moi, l’entourage c’est quelque chose qu’ il faut bâtir, sinon on ne peut rien.

j’ai trouvé les moyens de transports impeccables, pour l’achat de mon ticket de bus, un problème parmi d’autres problèmes qui m’ont fait connaître l’antenne associative de Palente, j’en profite d’ailleurs pour remercier tous les membres qui y travaillent.
Je donne un coup de main quand je peux, ça me fait sortir de la solitude parce que j’ai retrouvé un autre entourage encore plus sympathique, on se remonte le moral, ça me permet de prendre les choses de façon positive et heureusement d’ailleurs.

J’ai découvert une cuisine française internationalement connue comme la cuisine marocaine qui est également connue, la seule difficulté c’est les arômes, les épices qui sont complètement différents. Et puis j’ai remarqué, de nos jours, que la cuisine a tendance à être un peu industrialisée, ce sont des aliments qui sont dans les boites, les produits frais, les prix sont exorbitants et sont pas à la portée de tous.

Pour mon intégration, j’ai essayé de faire le maximum, bien que parfois je rencontrais des refus mais je me tiens parfait et je me mets au dessus de tout ça.

Pour mon adaptation aux deux cultures, c’est devenu une habitude, quand je suis en France je vis à la française et quand je suis au Maroc, je viens à la marocaine. Mais tout ce qui touche la religion je le garde comme tel.

Par contre, avec le coût de la vie actuelle, mon niveau de vie est faible, à cause de mon âge, à cause de ça, j’ai du mal à joindre les deux bouts de la vie.

Mais, ce magasin social me permet de vivre heureux, il m’a apporté le dialogue, beaucoup de choses sur la vie française que je ne connaissais pas, j’ai découvert que les gens qui viennent ici, vivent dans une crainte de la solitude, ils sont souvent seuls, et le fait de venir passer un moment ici, avec les autres autour d’un café, des biscuits, en discutant de tout et de rien, leur fait énormément de bien.

A moi, ça me permet de sortir de mes moments de fermeture, parfois, je me renferme et quand je viens dans ce magasin, je m’ouvre comme une Huître.

Pour moi:

Le voyage c’est un rêve qui change la vie, et que dans ce rêve, on découvre beaucoup de choses connues et inconnues, surtout la découverte sur le plan humain, le caractère des gens, la façon de vivre des gens, le paysage des pays, des couleurs, des personnes qui changent et puis en gros la beauté d’un pays, le changement total.

Témoignage de Abdellah Aboutajedyne, bénévole à l’épicerie sociale de Palente

Meknès, Maroc

Besançon, France

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