Tours Amitié, 1968, cité de transit

Le quartier de l’Amitié était à l’origine une « cité de transit ». Les trois tours qui le composent, construites à la fin des années 1960, début 1970, appartiennent à l’Office Public d’HLM.


Elles furent d’abord données en gestion à l’A.A.T.E.M. pendant une quinzaine d’années L’A.A.T.E.M. – « Association d’Accueil aux Travailleurs Etrangers et Migrants » – était chargée de l’accueil, de l’aide sociale et éducative (alphabétisation, animation et loisirs, éducation ménagère) et surtout du logement des travailleurs migrants, puis de leurs familles venues en regroupement familial.

Ecouter l’intervention de l’Abbé Chays lors de l’assemblée générale de l’AATEM en 1975 dans laquelle il explique les orientations de la politique du logement à Besançon, avec notamment le  rôle de la Cité Amitié 


Montage Radio Sud

Il s’agissait de préparer ces familles à la vie en France pendant une période d’environ trois ans avant qu’elles ne rejoignent les immeubles collectifs des autres quartiers de Besançon. En définitive, beaucoup sont restées et certaines y vivent encore. Leurs enfants eux-mêmes, lorsqu’ils accèdent à un logement autonome, cherchent souvent à s’y installer.

Le nom « Amitié » attribué à ce quartier correspond aux objectifs que se sont donnés les membres de l’association, « de toutes origines, de toutes familles politiques et religieuses : comme preuve d’amitié, permettre à leurs frères « étrangers » de vivre en homme, leur apporter un toit, les aider à s’insérer parmi les Bisontins dans des rapports de justice, en respectant leurs richesses propres, en prenant souci de leur formation ». (Jean-François MINONZIO, ex-administrateur CAF de Besançon et habitant du quartier de Saint-Ferjeux, in « Un quartier pour partager », juin 2003)

Les deux premières tours de l’Amitié furent ouvertes à la location en 1968 tandis que l’Amitié III ne fût livrée qu’en avril 1974.
L’Amitié I était un « foyer » de 240 lits réservé exclusivement aux hommes célibataires. Lorsqu’en 1982 l’OPHLM en reprend la gestion, toutes les chambres étaient inoccupées. Il réhabilite alors le foyer et les chambres sont transformées en T1, T2 et T4. Les 51 appartements sont mis en location en mars 1983.

Au pied de cette tour, un bâtiment servait à la fois de « café-restaurant » laissé en gérance libre et d’espace d’animation et de loisir.

L’Amitié II et l’Amitié III comprennent chacune, depuis leur création, 40 appartements. Destinés initialement à l’accueil des familles arrivées directement de leur pays d’origine ou de logements insalubres. Ces deux tours comptaient en 1975 80 familles « en transit ». En 1983 ces deux tours sont, à leur tour, rendues à l’OPHLM et le fonctionnement en « cité de transit » est définitivement abandonné. Les logements de l’Amitié II et III étaient alors tous occupés. Bien qu’ouvertes en location à tous les bisontins, ce sont surtout les locataires d’origine étrangère et leur famille élargie qui occupent aujourd’hui encore ces logements*. Ce qui explique le très fort taux de population d’origine étrangère sur le quartier.

* Une caractéristique est frappante si l’on observe la consonnance des noms inscrits sur les boîtes aux lettres de chaque tour. Les habitants d’origine portugaise seraient massivement regroupés dans les logements de l’Amitié I, les turcs plutôt à l’Amitié II et les marocains vivent majoritairement à l’Amitié III. Italiens et espagnols ont tous quitté le quartier.

Contribution de Irène Serra Pires Maison de Quartier de Saint Ferjeux

Algérie

Besançon, France

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