Un jour, il y a eu 2 contrats de travail pour l’étranger

Je suis née au Portugal dans un petit village qui s’appelle Girabolhos en 1965. Nous sommes 5 enfants, 4 filles 1 garçon, 4 enfants nés au Portugal et la petite dernière née en France en 74 l’année où on est arrivés.


Vous aviez quel âge quand vous êtes venus en France

J’avais 7 ans ½ en 1974, papa est arrivé en 1972 et nous on est arrivés en 1974. Au Portugal j’avais fait une année d’école c’est tout. On est restés 2 ans tout seuls au Portugal et comme il y a eu la Révolution des Oeillets contre Salazar  maman a eu très peur et elle s’est dit « ça y est je ne vais pas pouvoir émigrer avec mes enfants pour rejoindre mon mari ». Au début quand ça s’est passé on a cru qu’il allait y avoir une guerre civile ou autre chose mais bon tout s’est bien passé et on a pu partir.

Donc vous aviez 7 ans ½ quand vous êtes arrivée, dans l’ordre de la fratrie vous êtes la 1ère

Non, je suis la 2e, j’ai une grande sœur, on est 4 enfants tous ici en France personne n’est retourné au Portugal, mon frère est à Lyon il a un commerce de vêtements et mes sœurs sont à Besançon.

Apprentissage du français

C’est ça et puis donc vous avez été scolarisée à Besançon

Ici oui on est arrivés en 1974 en juillet  et au mois de septembre on est partis à l’école.

Notre première année scolaire – septembre 1974

C’était difficile pour vous, l’école, vous ne parliez pas le français

Non mais, ça ne m’a pas fait peur parce que j’avais une amie une copine portugaise qui me protégeait, elle me défendait, et elle me traduisait tout. Elle aussi a une histoire difficile parce que ses parents ont traversé les Pyrénées à pied ; sa maman en a beaucoup souffert, elle ne voulait pas venir dans ces conditions,  elle est morte très jeune. Mais moi, en un mois j’ai appris la langue.

En 1 mois ?

En un mois je me rappelle ça m’avait marqué j’avais appris très vite, parce que j’aimais bien apprendre. Et d’ailleurs papa ne parlait pas très bien français et maman pas du tout alors je me suis dit « il faut que je m’y mette, que j’apprenne pour qu’on se débrouille » et surtout parce que maman n’osait pas demander de l’aide. Elle est analphabète, son père n’a jamais voulu que les 3 filles ainées qui étaient restées au village aillent à l’école : « les filles ça ne va pas à l’école parce qu’après elles vont écrire des lettres d’amour à leur chéri ». Mais la dernière, qui est partie à l’âge de 11 ans à Lisbonne, sait écrire et lire.

Votre maman en souffre

Elle en a souffert. Mais on lui a appris nous, elle sait signer un chèque, elle a sa carte bleue. Ma grande tante m’a répété encore cet été « je n’ai jamais pardonné à papi, je ne lui pardonnerai jamais de ne pas nous avoir laissées aller à l’école ». C’est vraiment triste parce que même nous on ne peut pas écrire une lettre à maman, on communique par téléphone, de vive voix, quand c’est son anniversaire on l’appelle, c’est bien aussi mais… Moi ce qui m’a le plus fait souffrir c’était à l’école quand il y avait des réunions, maman elle n’y est jamais allée c’était papa qui allait de temps en temps, mais maman au collège à l’école primaire maman elle n’y allait jamais.

Et vous en avez souffert, pourquoi

Oui parce qu’elle n’était pas présente, moi je voyais les autres parents là. Et maman a toujours été très effacée voilà « je ne sais pas lire j’ai toujours peur qu’on me sorte un papier puis que je ne sache pas lire devant les gens » donc elle ne s’est jamais trop mélangée.

Conditions de vie au Portugal avant 1972

Vous êtes née à la campagne donc

Oui, mes grands-parents étaient paysans et papa était bûcheronmais il n’y avait pas de travail, donc il gagnait très peu et le dimanche il cirait les chaussures et jouait de l’harmonica sur la place du village, les gens donnaient des petites pièces ça arrondissait les fins de mois. Mais c’était une période difficile, et papa a été mis 2 jours en prison parce qu’il jouait de l’harmonica et qu’il chantait en même temps sur la place du village et c’était interdit. Nous les enfants, on se cachait sous le lit tellement on avait peur, et j’ai encore très peur des gendarmes, plus au Portugal qu’ici d’ailleurs. Et maman pour arrondir aussi les fins de mois, distribuait le pain dans un village à côté du nôtre, elle faisait 20 km aller-retour, à pied bien sûr, avec un panier énorme sur la tête. C’est pour ça qu’on avait du pain à manger tous les jours. Mais on partageait tout, par exemple une banane c’était pour 2, les sardines c’était pour deux. Mais je n’ai pas souffert de ça ni du fait qu’on dormait, nous les enfants, les 4 dans le même lit, tête-bêche, les pieds se touchaient et on faisait du vélo avec les pieds, mais ça, ça fait des bons souvenirs hein.

Ma maman, sa belle-mère, son beau-père et nous les enfants – Papa était déjà parti en France

Les soins médicaux au Portugal dans les années 1970

Pour les soins médicaux c’était un peu spécial par exemple pour les accouchements on n’allait pas à l’hôpital c’était une sage-femme, enfin une dame du village qui faisait les accouchements. Moi je me rappelle quand maman a accouché de mon frère. C’était à la maison bien sûr et comme la porte était ouverte, on l’a guettée, mais on n’a rien vu parce qu’il y avait les voisines, on a quand même entendu les cris, puis le petit qui pleurait, j’avais 5 ans. La meilleure amie de ma mère venait d’une famille on va dire un peu bourgeoise, mais des gens très simples, et le père faisait le médecin du village, quand on était malades on allait chez ce monsieur.

Mais il était médecin

Pas du tout, à l’armée il avait appris 2 – 3 rudiments et il est devenu le médecin du village. Et donc maman, quand on allait consulter ce médecin, elle emmenait de l’huile d’olive, ou du maïs, ou bien aussi elle allait dans ses immenses vignes travailler, pour le remercier. Maman est restée amie avec la fille de ce monsieur, c’étaient des gens adorables.

Expatriation du père

Puis un jour à la mairie du village il y eu 2 contrats de travail pour l’étranger, c’étaient les autorités françaises qui demandaient des travailleurs, plusieurs fois dans l’année d’ailleurs. Cette fois, le maire a proposé à papa et à son ami d’émigrer en France. Pour venir en France papa a emprunté l’argent à la boulangère.

Arrivée du père en France : travail et hébergement

Cité de l’Amitié – 1974 – Notre arrivée

Papa est arrivé à Besançon avec un contrat de travail pour l’entreprise Baudoin où il est devenu jardinier et où il est resté 10 ans je crois. Papa quand il était tout seul ici à Besançon, il vivait dans un foyer social à Saint-Claude, il était avec des espagnols. C’était un foyer pour les travailleurs et donc il n’y avait pas de place pour les familles. Et quand la 3e Tour à l’Amitié a été construite, papa a été le 1er locataire à avoir un appartement dans cette tour.

Est-ce que vous avez des détails sur les conditions de vie de votre papa dans ce foyer ?

Ah oui ils étaient plusieurs dans une chambre, je me rappelle d’y être allée une fois chercher des petits lits que papa avait mis de côté pour nous, ils étaient 5 – 6 par chambre. Devant il y avait  un bout de campagne avec des tas de trucs dehors ils élevaient des poules, et papa là n’a jamais eu de problèmes, il avait des amis qui l’ont bien soutenu d’ailleurs. Son chef chez Baudoin c’était un espagnol et il a toujours aidé papa, c’est lui qui nous a emménagés, il nous a donné 2 – 3 petits meubles d’occasion, des petites choses.

Absence du père et du mari

Maman, qui s’est retrouvée toute seule après le départ de papa, chantait des chansons avec des voisines qui venaient le soir. Beaucoup de femmes à l’époque étaient restées au village et étaient toutes seules. Elles chantaient et nous on écoutait et on s’occupait comme ça. Et en même temps les chansons c’était un peu leurs vies, c’étaient des chansons qu’elles inventaient et qui racontaient l’émigration « tu es parti mais je ne t’oublie pas ». Sur un air de musique habituelle elles mettaient des mots à elles.

Arrivée de la Maman et des enfants en France

D’accord, alors vous m’avez parlé du logement de votre papa, de votre arrivée 2 ans après lui dans la 1e tour de l’Amitié mais est-ce que vous vous souvenez de votre 1er voyage depuis le Portugal jusqu’à Besançon

Mes 3 soeurs et mon frère – Angéla, Claria, Celeste et José Carlos

Ah oui, ah oui, papa avait envoyé un petit peu d’argent pour nous payer le voyage et maman en avait emprunté à la boulangère du village. Le voyage a duré 3 jours. On est partis au mois de juillet, on nous a emmenés à Porto on nous a fait passer des visites pour vérifier les vaccins et pour s’assurer qu’on n’était pas porteurs de maladies. Ils nous ont donné des sandwichs à un moment, au thon et à la « vache qui rit » on ne connaissait pas et j’ai détesté ça, c’était pâteux. Ensuite, on a pris le train, on était entassés et ça a duré 3 jours. On est arrivés à Lyon, on était complètement perdus, papa ne parlait pas le français. Puis on a pris un autre train pour Besançon. Depuis la gare Viotte on est arrivés en taxi ici. Je me revois petite, on est allés donc en direction de la 3e tour et je disais « maman c’est cette maison là qu’on va avoir », je pensais que tout l’immeuble était pour nous, et maman m’a dit « non c’est juste, tu vois, l’appartement là au 9e étage ». Une famille portugaise que papa connaissait, un petit papi et une mamie, nous ont souhaité la bienvenue. Après 2 – 3 familles sont venues nous amener des paniers, de la nourriture, des choses comme ça parce qu’on n’avait rien. Papa n’avait pas encore touché son salaire ce mois-là et pour les allocations familiales c’était trop tôt. Ce jour-là, j’étais au lit et j’ai entendu papa qui disait « tu sais à midi je ne viendrai pas comme ça tu donneras ma part de manger aux enfants » et papa est parti travailler sans manger le matin et maman a pleuré. Une dame, qui nous a apporté un panier a dit « vous savez ce qui se passe chez vous ça s’est déjà passé chez moi ». Elle a donné 20 F à l’époque à maman qui a dit « quand j’aurai l’argent je vous les rendrai »Mon papa tout le temps qu’il a vécu en France il a toujours galéré, mes parents ont toujours galéré. Bien sûr ils ont acheté un petit terrain au Portugal mais ils ont toujours un peu galéré. C’était dur hein oui c’était très dur. Mais malgré leur misère ils ont aidé plusieurs familles qui arrivaient du Portugal, maman les recevait. Avec le peu qu’on avait elle voulait toujours aider tout le monde.

Mariage et mort du papa

Vous vous êtes rencontrés où avec votre mari

Au Portugal nos parents déjà, quand on était enfants étaient très amis, on s’est rencontrés et on a commencé à se fréquenter, on s’est mariés quelques années après. Et mon fils a recommencé cette histoire avec sa femme puisqu’elle était de là-bas et qu’il y allait toutes les vacances. Nous on voulait se marier là-bas et papa est tombé malade en avril, on devait se marier au mois de juillet, donc on a tout annulé au Portugal et on s’est mariés ici. Mais on n’était que 5. Une de mes sœurs est restée à la maison pour garder papa ; donc il y avait les témoins : mon parrain et ma marraine de mariage, (au Portugal on dit parrain et marraine on ne dit pas témoin) des portugais immigrés comme nous et voilà on était 5 – 6. Mais personne de la famille de mon mari n’est venu à notre mariage, c’était très dur pour lui. On s’est mariés au mois d’août 1987 et papa est décédé en janvier 1988. Il est mort 16 ans après son arrivée en France (à ce moment là maman avait 47 – 48 ans et il y avait encore 3 enfants à la maison). Papa est enterré au Portugal, c’est ce qu’il voulait. C’est mon mari qui a accompagné la dépouille de papa avec maman, parce que moi j’étais enceinte.

Oui c’était un peu dur mais votre mari quand il est venu il ne parlait pas du tout français

Pas du tout, pas du tout, mais il a trouvé du travail chez des portugais. Il a toujours travaillé avec des portugais. Il parle français avec son accent mais les gens le comprennent. Il est chef de chantier dans une entreprise de maçonnerie. Au Portugal il était tailleur de pierres il a fait ça de 12 ans à 22 ans, son papa et  lui ont monté une petite boîte de tailleur de pierres et ils ont gagné l’argent pour acheter leur maison au Portugal.

Et vous avez combien d’enfants vous ?

2 garçons, j’ai David qui vit encore avec nous et mon grand qui est marié et qui habite à Cussey sur l’Ognon.

Est-ce vos enfants parlent portugais ?

Ah oui ! Ça, c’est mon mari il n’a jamais parlé en français aux enfants. Depuis tout petits ils parlent couramment très bien le portugais. Quand ils étaient petits on les envoyait 2 mois là-bas en vacances, un mois chez ma belle-maman et puis nous on arrivait le mois suivant donc ils ont toujours parlé portugais.

Les étrangers au Portugal

Vous avez l’intention de retourner au Portugal

A l’heure actuelle je ne sais pas, définitivement, je crois que je ne pourrai pas couper les ponts avec la France. Mes enfants vont rester ici mes petits-enfants et puis quand j’y vais pour les vacances c’est bien, ça dure un mois. Mais rester toute l’année je pense que ça serait trop pesant pour moi.

Pourquoi

Comment dire, c’est un peu tristounet hein il ne s’y passe rien et puis j’aurais peur de me sentir toute seule, isolée. Isolée parce que quand je vais là-bas je vois que je suis la bienvenue bien sûr, mais il y a toujours une petite réticence à mon égard parce que je suis l’émigrée, je suis un peu à l’écart alors que moi j’adore le contact. Maman a fait la même expérience : quand elle arrivait pendant les vacances autrefois, tout le monde venait la voir et elle me dit que maintenant ce n’est plus pareil. Elle est toujours considérée comme l’émigrée  quelqu’un qui a laissé le pays, qui est restée longtemps en France, hors du Portugal,  alors on la tolère mais elle reste une étrangère et moi aussi. Pourtant il y a des gens qui me disent  « tu n’as pas changé tu es toujours la même ». Certains me disent ça, mais d’autres…

Ce n’est pas trop dur pour elle ?

Non, elle s’y est faite et puis elle a ses amies, qui vivaient aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine, parmi elles sa meilleure amie d’enfance, et donc elles sont tout un groupe elles se retrouvent entre « étrangères ». Parce que les mentalités ne sont pas les mêmes, entre les gens qui n’ont jamais quitté le village et nous. Mais moi ce que je ferais c’est 6 mois là-bas ou 3 mois, je ferais des allers-retours. C’est vrai que là-bas j’ai des amis, mais ici j’ai tout…

Allers-retours

Mais retournez souvent, non ? au Portugal,

Girabolhos au Portugal

Oui, tous les ans, même 2 fois par an ; j’y vais au printemps, j’aime bien le mois de mars il n’y a personne, il commence à faire beau. J’aime bien me ressourcer toute seule et puis j’ai ma maman entièrement pour moi, elle a 74 ans. Elle est retournée au Portugal quand elle a été en retraite parce qu’elle a travaillé même si elle était analphabète, elle a fait le ménage à la Sécurité Sociale. Elle  y allait le soir et le matin, ça arrondissait les fins de mois. Papa ne voulait pas qu’elle travaille au début, parce que le rôle du mari c’est de nourrir la famille, mais elle a tenu bon et grâce à ça elle s’est sentie valorisée. Et quand j’y vais on est bien toutes les 2, je reste une semaine, 10 jours.

Et alors vous faites quoi quand vous y allez comme ça à part que vous êtes avec votre maman

Je me balade, j’adore me balader avec elle ou même toute seule. Je vais voir mon école, je vais voir ma maison où j’ai grandi, où je suis née parce qu’on est né tous à la maison, alors ça me ça me fait du bien. Dans le village maintenant il y a environ 1000 habitants et il y a beaucoup de personnes âgées hein, il y a peut-être 2 – 3 enfants c’est tout, il y a une petite épicerie tenue par des portugais qui ont vécu en France et qui sont repartis là-bas.

Ca fait combien de temps qu’elle est repartie votre maman

Ça fait 14 ans maintenant elle a été en retraite à 60 ans.

France ou Portugal ?

Quand je vous ai posé la question est-ce que vous allez repartir là-bas à votre retraite vous m’avez dit non mais alors comment vous vous sentez entre les 2 pays, vous êtes encore de nationalité portugaise.

Oui j’ai toujours gardé ma nationalité portugaise je n’arrive pas à franchir le pas. Pourtant je me sens bien en France, je me sens chez moi, vraiment je me sens très très bien, mais pourquoi je ne dis pas « je vais retourner au Portugal » ? Je vais vous le dire franchement : c’est parce que papa a toujours dit « ben je retournerai un jour au Portugal » et comme j’ai perdu papa et qu’il n’est jamais reparti vivant…  Bien sûr, on ne peut pas dire, Dieu seul le sait si on repartira ou pas. Parce que, imaginez qu’il arrive quelque chose à mon mari, que Dieu le préserve, je ne partirai pas au Portugal si je n’ai pas mon mari. Alors que maman l’a fait, parce qu’elle se sent beaucoup mieux là-bas. Moi, je verrai le moment venu voilà, mais ici je me sens très très bien je suis épanouie, vraiment très heureuse.

Et vous vous sentez un peu des 2 pays

Voilà je suis des 2 pays et je me sens bien là ; il faut se sentir bien dans le pays où on est. Quand je vais au Portugal je me sens bien, mais je me sens encore mieux ici. Mais oui parce que bien sûr je parle le portugais mais pas comme les gens qui vivent là-bas. Ils savent bien que je ne suis pas une personne qui vit là-bas et en plus j’ai l’accent français.

Et les frères et sœurs de votre mari ils sont où eux ??

Alors il en a 2 au Portugal, il y en a 1 qui est décédé qui était en Allemagne et tout le reste est en Italie, au Luxembourg, aux Etats-Unis en Suisse voilà.

Mais vous êtes en contact avec eux ?

Ah oui mon mari et ses frères sont très unis et on est allé les voir en Allemagne et en Italie ; ils ont appris les langues très vite.

Alors est-ce que vous auriez un message pour les nouvelles générations,

Un message ? Oui j’ai un message ben moi je dirais déjà qu’il faut que les gens soient solidaires, qu’ils s’entraident, il faut s’unir, il faut s’aider et non pas vivre dans la compétition. Il faut s’ouvrir aux gens, apprendre le français s’ouvrir au pays qui nous accueille, parce que moi sans la France je ne sais pas ce que je ferais, je ne sais pas où je serais à l’heure actuelle. Moi la France m’a tout donné. Et surtout il ne faut jamais dire je n’aime pas la France, quand on dit ça il faut partir .

Témoignage de Maria Lopes recueilli par Gigliola BORIN – octobre 2013

Girabolhos, Portugal

Besançon, France

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