Le droit d’asile est l’un des plus anciens droits de l’homme. Dès l’Antiquité, certains temples, en Grèce et à Rome, étaient inviolables, et des personnes pourchassées par des ennemis pouvaient s’y réfugier.
Ce droit a beaucoup évolué, et aujourd’hui, le droit d’asile est avant tout politique.
« Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. » Déclaration universelle des droits de l’homme
Le droit d’asile est le droit qu’a tout individu de trouver refuge en un lieu où il ne pourra être ni poursuivi ni menacé par un État qui agit de manière abusive.
Un pays d’accueil peut donner asile à un individu poursuivi ou menacé dans son pays d’origine pour son activité politique, syndicale ou sociale. Des centaines de milliers de réfugiés politiques proviennent de certains pays où la démocratie n’est pas respectée, comme la Colombie, le Congo ou le Soudan.
La France, après avoir été en 2007 distancée par la Suède comme premier pays européen d’accueil des réfugiés, l’est redevenue en 2010. À l’échelle du monde, elle se situe en deuxième position, derrière les États-Unis d’Amérique.
Certaines nations ont une longue tradition d’accueil des personnes pourchassées dans leur pays natal. Mais cette tradition est menacée. Tout d’abord, les réfugiés politiques ont de plus en plus de mal à faire reconnaître qu’ils sont victimes de persécutions. Souvent, dans nos pays démocratiques, nous ne nous imaginons pas qu’un individu puisse être poursuivi ou même assassiné pour ses convictions, et cela entraîne les gouvernements à accepter de moins en moins de réfugiés. De plus, certains gouvernements refusent le droit d’asile pour ne pas se fâcher avec le pays d’origine des réfugiés. Pourtant, lorsqu’une personne obtient le statut de réfugié politique, elle renonce à toute activité politique sur le sol du pays qui l’accueille. Cette garantie devrait être suffisante pour que le droit d’asile soit préservé.
D’autre part, certaines personnes tentent de se faire passer pour des réfugiés politiques, sans raisons réelles. En France, c’est le rôle de l’Ofpra de démêler les demandes fondées et infondées.
Certaines personnes ne sont pas poursuivies pour leur activité personnelle, mais sont menacées de mort du fait de la situation du pays, lors d’une guerre civile par exemple. On les désigne sous le nom de « personnes déplacées ». En général, elles se réfugient dans les pays les plus proches, dans l’espoir de rentrer rapidement chez elles. Parfois, pourtant, elles doivent attendre car la stabilité ne revient pas dans leur pays d’origine. Ainsi, en 2006, 1,9 million d’Afghans vivaient encore en dehors de leur pays du fait de la guerre menée par les États-Unis en 2002.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est un organisme des Nations unies qui a été créé pour venir en aide aux réfugiés du monde entier.
En 2006, on comptait 8 millions de réfugiés dans le monde et 25 millions de personnes déplacées.
Philippe Godard (extrait de Demain le monde, 2007, publié avec l’aimable autorisation des éditions De La Martinière Jeunesse)