État des migrations internationales

La population des pays pauvres continue de s’accroître, tandis que celle des pays riches stagne et vieillit. Dans les années qui viennent, des migrants en provenance de pays pauvres continueront d’affluer vers les pays les plus riches, qui auront besoin de main-d’œuvre.


Cependant, les nouveaux migrants seront-ils des « cerveaux » ou des personnes non qualifiées ? S’ils migrent, est-ce que ce sera profitable pour leur pays d’origine, pour celui d’accueil, ou pour les deux pays ?

Les migrants (personnes se déplaçant d’un pays à l’autre pour tenter de s’y établir) représentent environ 3 % de la population mondiale, soit 197 millions de personnes en 2006. Ce chiffre augmente d’environ 3 % chaque année. Les migrations ont toujours existé, mais leur formidable essor actuel est lié à trois phénomènes.
D’abord, le marché du travail est désormais mondial. Beaucoup d’entreprises emploient de plus en plus souvent des personnes venues de tous les continents pour réduire leurs dépenses salariales ; les travailleurs venus des pays pauvres coûtent en effet moins cher que ceux des pays riches. Certains pays dépourvus de main-d’œuvre nationale recrutent des étrangers (Personnes nées dans un autre pays que celui où elles se trouvent) en grand nombre pour mener à bien certains projets importants ; ainsi, les pays arabes emploient des centaines de milliers de travailleurs pakistanais et indiens dans la construction et les travaux publics. Ces émigrés trouvent des conditions salariales meilleures que celles qu’ils rencontrent chez eux. Ils envoient dans leur famille l’argent qu’ils gagnent, ce qui constitue un apport important pour ces pays.
Ensuite, certains migrants fuient une situation politique dangereuse, ou encore une catastrophe naturelle les oblige à quitter leur patrie. Ce sont des réfugiés (Personnes ayant fui leur pays d’origine et trouvé refuge dans un autre).
Enfin, certains migrants sont victimes du trafic d’êtres humains : ils sont recrutés par tromperie, quittent leur pays en espérant une vie meilleure et se retrouvent exploités au travail, voire contraints de se prostituer.
Les intérêts des pays d’origine, ceux des pays de destination et ceux des migrants ne coïncident pas toujours. Tous les pays de destination ont intérêt à une « immigration choisie », qui consiste à autoriser certaines catégories de migrants à s’installer, et à en refuser d’autres. La France, par exemple, favorise l’immigration d’étudiants d’Afrique noire, donc des personnes francophones possédant des connaissances utiles au pays d’accueil. C’est ce qu’on appelle « l’exode des compétences ». En quittant l’Afrique, ces étudiants trouvent un bien meilleur niveau de vie en France, et ils travaillent pour ce pays, mais ils manquent alors au développement de leur région d’origine. Cet exode des « cerveaux » est un des problèmes essentiels des migrations dans le monde actuel, vu du côté des pays pauvres.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) propose que les pays d’accueil prévoient les retours au pays des migrants de haut niveau de compétences au bout d’un certain nombre d’années. Les pays d’origine pourront alors eux aussi tirer profit de la migration de leurs cerveaux rentrés au pays, en plus de l’argent envoyé à leur famille alors qu’ils travaillaient à l’étranger.
(extrait de Demain le monde, 2007, publié avec l’aimable autorisation des éditions De La Martinière Jeunesse)

Philippe Godard

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