Les Turcs en France

Leur nombre est évalué à 400 000 environ (restés étrangers ou devenus français). C’est le sixième groupe d’origine étrangère résidant en France,


après les Algériens (sans doute autour du million, si l’on additionne immigrés et français issus de l’immigration algérienne), les Marocains, les Portugais, les Italiens et les Espagnols.

Où vivent-ils ?
29 % des Turcs habitent en Île-de-France ; 13 % en Alsace, où ils sont le premier groupe immigré. Ils sont également bien représentés en Lorraine, Rhône-Alpes, Bretagne, Centre, Auvergne, Limousin, Bourgogne et Franche-Comté. Les Turcs sont très peu dans le Nord-Pas-de-Calais et le Sud de la France.

En Franche-Comté
En 1999, les Turcs formaient le cinquième groupe d’origine étrangère, derrière les Marocains (15,7 %), les Algériens (14,1 %), les Portugais (13,9 %) et les Italiens (12 %). Les Turcs représentaient 10,6 % des immigrés de Franche-Comté, soit environ 7 000 personnes (la Franche-Comté comptait en 1999 65 541 immigrés, dont un tiers étaient Français par acquisition, et deux tiers étrangers).

À Besançon, en 1999, les Turcs étaient environ 500, soit 5 % des immigrés de la ville, loin derrière les Algériens (environ 2 000 personnes, soit 20 %), les Marocains (1500) et les Portugais (1 000). On comptait au total 10 000 immigrés dans la ville, soit 8,9 % de la population.

Les activités des Turcs en France
Les Turcs sont surtout employés dans le Bâtiment et les travaux publics, l’automobile, le plastique, le caoutchouc, l’habillement et le bûcheronnage.
Plus récemment, un essor est notable dans la restauration, avec la multiplication des petits restaurants de restauration rapide.

De quelles régions de Turquie viennent-ils surtout ?
Un petit nombre d’entre eux provient d’Istanbul et de la côte ionienne (Izmir, Bursa), qui constitue l’ouest modernisé et développé du pays. Les Turcs immigrés en France viennent plutôt des villes et campagnes de l’Anatolie : Cappadoce, Konya, dans le centre ; la côte de la Mer noire et son arrière-pays (Samsun, Trabzon, Tokat, Sivas) ; l’Est (Erzerum, Kars) et le Kurdistan au sud-est.

La Turquie a 75 millions d’habitants (France : 63 millions) ; elle se développe vite, mais les campagnes anatoliennes restent pauvres et sont un foyer d’émigration interne (vers Istanbul et vers la côte) et externe (surtout vers l’Allemagne, où les Turcs sont 2,6 millions, de loin la première communauté étrangère, et l’Autriche).

C’est une émigration de travail. À la suite du coup d’état militaire de 1980, une émigration politique, d’intellectuels et militants d’extrême-gauche, a amené des Turcs à s’installer en France. Puis le lancement en 1984 au Kurdistan d’une guérilla indépendantiste par le PKK (Parti Communiste du Kurdistan) a accéléré l’émigration kurde (les Kurdes représentent environ 40 % des Turcs de France).

La communauté turque en France reste mal connue.
Elle souvent confondue avec les communautés arabes, à cause de la religion commune, l’islam sunnite, alors que par l’origine lointaine (l’Asie centrale) , l’histoire, la langue, l’alphabet, les Turcs ne sont pas d’origine arabe. Ils ont même dominé le monde arabe au XVIe-XXe siècles, alors que l’Empire ottoman était au sommet de sa puissance.
Les Turcs, très fiers de leur histoire, n’aiment pas qu’on les confonde avec les Arabes.
La communauté turque reste très fermée. Ainsi, elle bat tous les records d’endogamie : 95 % des mariages des Turcs de France se font entre Turcs et, souvent, par mariage arrangé, avec un conjoint trouvé au village, en Anatolie. Beaucoup de femmes, à la maison, ne parlent pas français.
C’est enfin une communauté très traditionnaliste : le poids du groupe est très fort, limitant les dérives éventuelles des jeunes, mais aussi leurs désirs de liberté.

Contribution de Pierre Kerleroux, automne 2008

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