Note historique : L’AOF et l’AEF

Trois grands faits ou phénomènes actuels nous invitent à mieux connaître le passé colonial de l’Afrique noire ex-française, un passé qui les explique en grande partie :


1) les flux migratoires d’Afrique noire vers la France ont très sensiblement augmenté depuis une quarantaine d’années (1).  Ils sont largement dus à l’héritage linguistique de la colonisation. On part plus volontiers vers le Portugal si l’on est lusophone (Angola, Cap Vert…), vers le Royaume-Uni si l’on est anglophone (Nigéria, Ghana…), vers la France si l’on est francophone.

2) Le poids de l’Afrique noire dans la francophonie est considérable. Un symbole : l’ancien président sénégalais Abdou Diouf est secrétaire général de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) depuis 2003.

3) C’est l’armée française que l’ONU, sur demande française, a chargé d’intervenir en Afrique noire à deux reprises, en 2013 : au Mali en janvier (opération Serval), en République centrafricaine en décembre (opération Sangaris).
Que fut l’empire colonial français d’Afrique noire, tel qu’il dura pendant moins d’un siècle (vers 1880-1960), pour qu’après plus de cinquante ans d’indépendance de tels liens subsistent entre la France et les anciens pays colonisés par elle ?

1)    LA CONQUÊTE FRANCAISE EN AFRIQUE NOIRE

Après la perte de son premier empire colonial vers la fin du XVIIIème siècle (Canada, Inde, Louisiane, Saint-Domingue devenu Haïti), la France se tailla après 1830 un second empire colonial,  essentiellement africain à la notable exception de l’Indochine. Tous les régimes, de la monarchie de Juillet au Second Empire et à la IIIème République de Jules Ferry, s’accordèrent à poursuivre ce qui était conçu comme une entreprise vitale pour la grandeur française.
Plusieurs justifications étaient données à ces conquêtes lointaines: humanitaires (combattre l’esclavage, répandre les bienfaits techniques et humains de la civilisation européenne), économiques (trouver des matières premières pour nos usines, et des débouchés pour nos produits), géostratégiques, pour reprendre un terme actuel (ne pas laisser nos rivaux européens se partager le continent sans nous ; faire flotter notre drapeau et installer nos troupes). L’impérialisme avait plusieurs visages.
L’opinion française a-t-elle approuvé les conquêtes coloniales? Les spécialistes estiment que, malgré l’activité d’un « parti colonial » avant la première guerre mondiale, animé par le député oranais Eugène Etienne, elle fut réticente ou indifférente jusqu’au début du XXème siècle, et ne fut séduite et fière de l’Empire que dans les années 30.

La côte africaine était jalonnée par des fortins et des comptoirs européens, dont certains avaient jusqu’à son abolition, servi à la traite des esclaves. C’est à partir des comptoirs côtiers français(Saint-Louis-du-Sénégal fondé dès 1659, Dakar fondé en 1857, côte du Gabon acquise en 1862), que les coloniaux français s’avancèrent vers l’intérieur, plus tôt au Nord (Faidherbe au Sénégal-Soudan vers 1855-60), plus tard au Sud (action de Brazza en 1880-1900).
La conquête,  parfois pacifique, fut plus souvent guerrière : Faidherbe vainquit El Hadj Omar, chef de l’empire toucouleur de la vallée du Sénégal ; le roi du Dahomey Behanzin se rendit au général Dodds en 1894 ;  le capitaine Gouraud captura en 1898 le chef malinké Samory  Touré, dans l’actuelle Guinée; enfin le sultan Rabah, souverain du Bornou (aux confins du Tchad et du Nigéria), fut vaincu par le commandant  Lamy et Gentil en 1900. Les Français connurent  des mécomptes (la sanglante mission Voulet-Chanoine en 1898-1899), mais on peut considérer que vers 1900, la conquête est achevée.
Dans ce grand dépeçage de l’Afrique par les puissances européennes (Royaume-Uni, Allemagne, Portugal, Belgique), en partie concerté lors de la fameuse conférence de Berlin (1884-1885), la France avait tenu une place importante. Elle organisa ses conquêtes d’Afrique sub-saharienne en deux grands ensembles, l’AOF et l’AEF.

NOTES
(1)    Les gens nés en Afrique noire représentaient 2,4% des immigrés vivant en France en 1975 et 12,8% en 2009. Les immigrés d’origine sénégalaise étaient 54 000 en 1999 et 67 000 en 2004-05 ; les chiffres sont de 36 000 et 56 000 pour les immigrés d’origine malienne. 


2)    AOF ET AEF

a.    L’AOF, ou Afrique occidentale française, fut créée en 1895 et organisée en 1902 et 1904. Sous l’autorité d’un gouverneur général, français, siégeant à Dakar, elle regroupait 8 territoires (9 après la 1ère guerre), administrés chacun par un gouverneur, également français. Les territoires étaient divisés en cercles, administrés par un « commandant de cercle », français et formé à l’Ecole coloniale .
Les huit territoires, devenus depuis des Etats, étaient : le Sénégal, la Mauritanie, le Soudan français (devenu le Mali), la Guinée française, le Niger, la Haute-Volta (devenue le Burkina-Faso), la Côte d’Ivoire, le Dahomey (devenu le Bénin), auxquels  s’ajouta en 1919 le Togo, ex-colonie allemande.
L’AOF couvrait 4 689 000 km², soit 8 fois la France. Elle comptait 10 millions d’habitants à sa création, et 25 millions en 1960.

b.    L’AEF, ou Afrique équatoriale française, née en 1910, rassemblait  à l’origine quatre territoires : le Tchad, l’Oubangui-Chari (aujourd’hui République centrafricaine), le Gabon, le Congo français (souvent appelé familièrement le Congo-Brazza pour le distinguer du Congo belge, ou Congo-Léopoldville (=Kinshasa)à l’époque) , auxquels s’ajouta en 1919 l’essentiel du Cameroun, ancienne colonie allemande placée sous mandat français.      
La structure administrative était la même qu’en AOF. Un gouverneur général de l’AEF siégeait à Brazzaville au Congo.  
L’AEF fut « la Cendrillon de l’Empire », sous-administrée, sous-scolarisée, sous-équipée. Elle couvrait 2 500 000 km², soit 5 fois la France, et comptait en 1936 5,4 millions d’habitants (dont 2 millions au Cameroun).

c.    L’exploitation coloniale donna lieu à des excès, dénoncés par journalistes et écrivains. La construction de la voie ferrée « Congo-Océan » (1921-1934) fut particulièrement terrible (17 000 morts). Albert Londres dans « Terre d’Ebène » (1929), André Gide dans « Voyage au Congo » (1927) décrivent le travail forcé imposé aux habitants dans les forêts et sur les routes, les bas salaires, le tout imputé aux compagnies concessionnaires et à la complaisance de l’administration. Des réformes suivront ces publications, mais le travail réquisitionné ne sera supprimé qu’en 1946.(2)

Le recrutement de soldats africains (les « tirailleurs sénégalais ») fait-il partie de ces excès ? La réponse ne peut être qu’ambiguë. Ces régiments subirent des pertes fortes lors des deux guerres mondiales (voir sur ce site), mais l’enrôlement était aussi pour certains un moyen espéré  de promotion et d’émigration.
Les années 30 sont celles de la parution en Belgique de « Tintin au Congo » (1930-31) et de la tenue de la grande exposition coloniale de 1931 à Paris ( porte de Vincennes). L’album d’Hergé reflète bien le paternalisme colonial, le racisme soft , « gentil », qui imprégnait le regard porté par l’opinion européenne sur les Africains noirs, cependant que l’exposition coloniale nous a laissé à la Porte Dorée, à Paris, un bâtiment (celui où est installé le Musée de l’Histoire de l’Immigration) très intéressant  par ses sculptures et ses peintures, belles et porteuses d’images moins caricaturales que celles de la BD d’Hergé, même si  le paternalisme n’en est pas absent.

d.    L’empire colonial fut-il pour la France une bonne affaire ou un boulet ? L’Afrique noire a-t-elle été pillée ou développée par le colonisateur ? La thèse de Jacques Marseille sur ce sujet invite à la nuance, selon les périodes, selon les territoires, selon les secteurs économiques.(3)
De grands chantiers forestiers, ferroviaires (ligne Congo-Océan), routiers, portuaires (Dakar, Abidjan)  furent ouverts. L’exploitation du bois, la culture de certains produits agricoles comme l’arachide au Sénégal, le coton au Soudan et le cacao en Côte d’Ivoire furent encouragés.
Le développement de ces cultures commerciales eut une double conséquence :
– elles concurrencèrent les cultures vivrières, qui devinrent insuffisantes les mauvaises années climatiques (ce qui provoqua disettes voire famines).
– Elles entraînèrent une monétarisation mal maîtrisée par les populations locales, qui aboutit à l’augmentation des prélèvements sur des économies restées largement traditionnelles.
La production était l’œuvre soit de petits et moyens paysans locaux écoulant leur production par l’intermédiaire de « traitants », souvent des commerçants syro-libanais, (d’où le nom d’  « économie de traite »), soit de grandes sociétés exploitant de vastes plantations ou de vastes surfaces forestières. Par ailleurs subsistait l’économie vivrière traditionnelle.
Selon Jacques Marseille, si certains colons et certaines entreprises métropolitaines s’enrichirent, il n’y eut pas, globalement, de bénéfice macroéconomique pour le pays colonisateur. Il est certain que la décolonisation n’a causé  aucun dommage au capitalisme français.

e.    La nature de l’enseignement dispensé  depuis 1889 à l’Ecole coloniale de Paris aux cadres dirigeants métropolitains ou autochtones appelés à administrer l’Empire  est révélatrice des ambiguités de la colonisation. Avec des hommes  de la qualité de Robert Delavignette et Paul Mus (directeurs de l’Ecole en 1937-1959), avec des professeurs comme Jacques Soustelle, Charles-André Julien, Léopold Senghor, on était certes dans le cadre des structures coloniales, mais très loin d’un racisme méprisant ou condescendant. La colonisation a charrié du mépris ; elle a aussi suscité chez certains Français une curiosité passionnée et du respect.(4), et entraîné un progrès de la connaissance des sociétés africaines,  grâce aux études des ethnologues et anthropologues (Marcel Griaule, Georges Balandier, le cinéaste Jean Rouch).

f.    Les religions traditionnelles d’Afrique noire étaient animistes, mais le colonisateur a trouvé dans la zone sahélienne un Islam installé depuis des siècles, venu du Nord à travers le Sahara, et massivement dominant (Sénégal, actuel Mali, Niger, Tchad).
Le Sud des pays du golfe de Guinée (Côte d’Ivoire, Togo, Dahomey-Bénin) et la majorité des pays de l’AEF (sauf le Tchad au Nord) , sous l’action de nombreux missionnaires, furent aux XIXè-XXè siècles marqués par le christianisme. Mais, dans cette zone devenue majoritairement chrétienne comme dans la zone musulmane, l’influence des religions traditionnelles reste forte, si bien que  les situations de syncrétisme sont très fréquentes. Les autorités coloniales, tout en favorisant le christianisme, eurent une attitude de prudence et de respect à l’égard de l’islam sahélien.

g.    AOF et AEF ne furent pas des colonies de peuplement européen. Il y eut quelques milliers de colons, de missionnaires, de commerçants partis faire leur vie là-bas, mais ils furent moins nombreux que les fonctionnaires, militaires, expatriés de passage, et l’ensemble des Européens fut toujours très minoritaire par rapport aux autochtones, même dans les grandes villes comme Dakar et Abidjan. C’est une différence essentielle avec la situation de l’Algérie coloniale et de l’Afrique du Sud, où les Européens furent (sont) une minorité numériquement importante.

NOTES
(2)    Babacar Fall, Le travail forcé en Afrique occidentale française 1900-1946 , éditions Karthala, 1993, 353 pages.
(3)    Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce, Albin Michel 1984, rééd. Points-Seuil 1989.
(4)    Albert Memmi, Portrait du colonisé précédé du portrait du colonisateur, Buchet-Chastel, 1957, rééd. Folio-actuel, 2002. Jean de La Guérivière, Les Fous d’Afrique, une passion française, Le Seuil, 2001. Raymond Gauthereau, Journal d’un colonialiste, Le Seuil, 1986.


3)    LA 2ème GUERRE  ET  LES EVOLUTIONS  (1940-1958)

a.    En 1940, l’AOF resta fidèle au gouvernement de Vichy . Le gouverneur général Boisson fit canonner en septembre devant Dakar les bateaux envoyés par les gaullistes.
L’AEF en revanche bascula aussitôt du côté de la France Libre. Radio Brazzaville fut un temps la voix des gaullistes, et c’est du Tchad que Leclerc entama, avec des régiments d’abord largement africains, la marche qui le conduisit vers la Libye et la Tunisie, plus tard vers la Normandie, Paris, Strasbourg. La « Cendrillon de l’Empire » occupe ainsi une place notable dans la grande saga de la France Libre.

b.    De Gaulle prononça le 30 janvier 1944 à Brazzaville un discours important, longtemps présenté, à tort, comme annonciateur de la décolonisation. La conférence réunie alors émit des recommandations novatrices sur les plans économique et social, mais l’évolution vers l’indépendance, et même vers l’autonomie, n’était nullement envisagée.

c.    L’Union française :  la IVème République fut moins timide, puisque la Constitution de 1946 remplaçait l’Empire par une « Union française » au sein de laquelle les droits des autochtones étaient sensiblement augmentés. Ainsi, en AEF, un collège électoral de statut métropolitain élisait 2 députés et 4 sénateurs , cependant qu’un autre rassemblant les autochtones désignait  5 députés et 4 sénateurs. Au total, l’AEF envoyait donc 7 députés au Palais Bourbon et 8 sénateurs au Luxembourg. Des droits identiques étaient accordés à l’AOF ; un collège électoral unique de 3,2 millions d’électeurs envoyait 12 députés au Palais Bourbon.(5)

d.    La loi-cadre dite loi Defferre (juin 1956) améliora encore les droits des Africains, en créant des Conseils de gouvernement, un par territoire, de 9 membres dont 5 nationaux élus au suffrage universel. Partout en AOF et AEF, les leaders nationalistes africains, comme Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire et Léopold Sédar Senghor au Sénégal, purent ainsi, avant même l’accession à l’indépendance, exercer dans leur pays un pouvoir politique réel, dans le cadre de l’Union française.  On vit même Félix Houphouët-Boigny siéger pendant cinq ans (1956-1961) dans les gouvernements français à Paris. Cette situation transitoire dura quatre ans.

e.    Une transition exemplaire ? Alors que la France enchaînait deux guerres coloniales longues et meurtrières (Indochine 1946-1954, Algérie 1954-1962), la marche de l’Afrique noire vers l’indépendance apparaît, par comparaison, exemplairement pacifique.
Il y eut pourtant des tensions, des arrestations. Ce fut plus grave au Cameroun, où le parti indépendantiste UPC, fondé en 1948, subit en 1955, au moment où il radicalisait son discours, une sévère répression. Son leader Félix Moumié, exilé en Suisse, y fut empoisonné en 1960, très probablement  par les services secrets français. Des maquis UPC qui combattaient le premier président du Cameroun indépendant Ahmadou Ahidjo  existèrent  jusqu’en 1970.

NOTES
(5)    2 pour le Sénégal, 1 pour la Mauritanie, 1 pour la Guinée, 3 pour le Soudan, 1 pour le Niger, 3 pour la Côte d’Ivoire, 1 pour le Dahomey.


4)    DE GAULLE, L’EPHEMERE COMMUNAUTE, LES INDEPENDANCES

a.    De Gaulle et la Communauté franco-africaine. Le général de Gaulle, revenu au pouvoir en juin 1958 fit adopter en septembre la Constitution de la Vème République, qui transformait l’Union française en une Communauté imitée du Commonwealth britannique, c’est-à-dire rassemblant en une entité souple l’ancienne métropole et ses anciennes colonies devenues semi- indépendantes.
Tous les pays d’Afrique noire française acceptèrent de tester cet ultime avatar de l’Empire, par une suite de référendums en octobre-décembre 1958. Seule, la Guinée de Sékou Touré choisit l’indépendance immédiate et donc le refus de la Communauté.

b.    Au cours de l’année 1960, les autres Etats de la Communauté choisiront à leur tour l’indépendance complète, entraînant la disparition de la Communauté.  Le vent de la décolonisation soufflait alors si fort sur ce qu’on commençait à appeler le Tiers Monde (c’est-à-dire les pays ex-colonisés d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, d’Océanie) que même les leaders modérés de l’Afrique noire ex-française décidèrent de franchir ce dernier pas.

c.    Le poids de presque un siècle de colonisation et le prestige personnel de Charles de Gaulle maintinrent de forts liens entre l’Afrique noire et l’ex-métropole, très attentive à ce qui se passait dans ce qu’on appela vite son « pré carré ». Le nom de Jacques Foccart, conseiller du général pour les affaires africaines, symbolisa ces liens maintenus, souvent dénoncés comme une forme de néo-colonialisme. Par la suite, et jusqu’à aujourd’hui, les présidents français sont restés attentifs à la situation africaine.
Il est rituel depuis plus de 50 ans de dénoncer la « Françafrique ». C’est une facilité polémique, car, si l’action française en Afrique peut bien sûr être critiquée, il est naïf de penser que le poids de l’histoire peut être effacé. La France a, bien sûr, conservé des intérêts économiques en Afrique, même si d’autres grands pays, comme la Chine,occupent  désormais une place importante. Elle garantit la stabilité et la crédibilité du franc-CFA. (6) Elle entretient en Afrique noire des bases militaires. (7)
Elle est attachée, bien sûr, à  la vitalité de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie), créée en 1970, et qui regroupe 56 Etats membres de plein droit ou associés et 14 pays observateurs. Or 24 des Etats membres sont situés en Afrique noire ; certains n’étaient pas des colonies françaises : le Ghana, et trois pays ex-belges (République démocratique du Congo-ex-Zaïre, Rwanda, Burundi), par exemple ; 14 sont des anciens territoires de l’AOF et de l’AEF. « Le bassin le plus important de la francophonie, c’est l’Afrique », peut constater Abdou Diouf, et l’audience considérable de RFI (Radio France Internationale) en Afrique noire illustre bien cette réalité. Diffusée dans le monde entier, RFI réalisait en 2008 85% de son audience en Afrique.
Notons enfin que  les liens créés par l’émigration vers la France (transferts de fonds vers le pays natal, existence dans toute la France de très nombreuses associations de solidarité avec l’Afrique, notamment le Sénégal, le Mali, le Burkina) (8) entretiennent et ravivent les liens nés de la période coloniale.


Pierre Kerleroux, janvier 2014


NOTES
(6)    Le franc CFA circule dans les Etats de l’ex-Afrique française, une quinzaine d’Etats. 1 euro vaut 655,957 francs CFA.
(7)    Des bases permanentes à Djibouti, au Sénégal, au Gabon, à N’Djamena (Tchad). Une participation à plusieurs « opex » (opérations extérieures) en Côte d’Ivoire (Licorne), au Tchad (Epervier et Eufor), et, depuis 2013, au Mali et en Centrafrique. Au total, plusieurs milliers d’hommes.
(8)    On compte plusieurs centaines d’associations de ce type. Par exemple, le site municipal bisontin sur les associations dénombre début 2014 53 associations de solidarité internationale, dont 21 concernent l’Afrique noire seule : 4 l’Afrique noire en général, 7 le Burkina, 3 la Côte d’Ivoire, 2 la Centrafrique, 2 le Sénégal, 1 le Bénin, le Niger, le Rwanda.



BIBLIOGRAPHIE
 Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire (dir.), Culture coloniale 1871-1931, collection Mémoires/histoire, éditions Autrement, 2003, notamment l’article d’Olivier Barlet et Pascal Blanchard, pp.119-135 (« Rêver : l’impossible tentation du cinéma colonial »).
•    Denise Bouche, Flux et Reflux 1815-1962, tome 2 de l’Histoire de la Colonisation française, Fayard, 1991.
•    Henri Brunschwig, Mythes et réalités de l’impérialisme colonial français 1871-1914, Armand Colin, 1960.
 id., Le Partage de l’Afrique noire, Flammarion, collection Champs-Histoire, 2009.
•    Catherine Coquery-Vidrovitch et Claude Liauzu (dir.), Dictionnaire de la colonisation française, Larousse, 2007.
 Amadou Hampaté Ba, Amkoullel, l’enfant peul, Actes Sud, 1991. Le grand écrivain malien raconte son enfance et sa jeunesse, entre sa famille et l’école française.
•    Elikia M’Bokolo, Afrique noire. Histoire et Civilisation du XIXè siècle à nos jours, Hatier-AUF, 2004.
•    Bernard Phan, Colonisation et Décolonisation (XVIè-XXè siècle), PUF, 2009.
•    Jean-Pierre Rioux (dir .), Dictionnaire de la France coloniale, Flammarion, 2007.
 Pierre Singaravélou (dir.), Les Empires coloniaux, XIXè-XXè siècle, Le Seuil, collection Points-Histoire, 2013.
•    Pierre Singaravélou, JF Klein, MA de Suremain, Atlas des Empires coloniaux XIXè-XXè siècle, Autrement, 2012.



FILMOGRAPHIE

 Promenade en AEF (1931) : un documentaire de propagande.
 Le Paradis de Satan (1938), film de Jean Delannoy et Félix Gandera, avec Jean-Pierre Aumont et Jany Holt.
 L’Homme du Niger (1940) de Jacques de Baroncelli. Un drame colonial, avec Victor Francen, Harry Baur.
 Afrique 50 (1950) de René Vautier. Premier documentaire anticolonialiste sur l’Afrique noire, tourné  en 1949 au Soudan (Mali), Ghana, Haute-Volta (Burkina), en Côte d’Ivoire.
 Il est minuit docteur Schweitzer (1952), d’André Haguet. La vie du médecin alsacien de Lambaréné (Gabon), avec Pierre Fresnay, Jeanne Moreau. Edifiant. Tourné tout entier dans les studios de Billancourt.
 Moi un Noir (1958), de Jean Rouch. Du cinéma-vérité. Important. Critiqué après les indépendances par artistes et intellectuels africains comme tous les écrits et les films ethnographiques de l’époque coloniale.
 La Victoire en chantant (1976), de Jean-Jacques Annaud. Picaresque et sarcastique : la guerre de 1914-18 transplantée en pleine brousse.
 Coup de Torchon (1981), de Bertrand Tavernier. Un grand film, halluciné, déjanté, drôle, dans l’AOF des années 30. Pas un film réaliste. Avec Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Eddy Mitchell, Jean-Pierre Marielle, Stéphane Audran, Guy Marchand.

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