Il existe de nombreuses définitions de ce mot, car, comme le signale la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, il s’agit d’un terme « qui évolue en fonction du contexte politique ».
Selon le sociologue Émile Durkheim, les membres d’une société sont intégrés dans la mesure où « ils possèdent une conscience commune, partagent les mêmes croyances et pratiques, sont en interaction les uns avec les autres et se sentent voués à des buts communs ». Mais Durkheim proposa cette définition en 1897, dans Le Suicide, et depuis, le terme d’intégration n’est plus utilisé dans un sens aussi strict.
Ainsi, selon la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI), « la notion d’intégration caractérise les politiques publiques qui, depuis trente ans, définissent les relations entre les Français et les populations immigrées ou d’origine étrangère. Les enquêtes régulières, menées par l’Institut national d’études démographiques notamment, ont cherché à désigner des critères mesurables de l’intégration par nationalité ou origine. Mais toute tentative de mesure peut être soumise à une critique réflexive car la question est de savoir qui est intégré, par rapport à qui et à quoi ? »
Nous avons pourtant quelques certitudes en matière d’intégration, car les enquêtes les plus récentes montrent en effet que « la plupart des jeunes Français d’origine étrangère se considèrent comme des Français, alors que beaucoup de Français doutent encore aujourd’hui de l’intégration de ces nouveaux Français. Le malentendu persiste, certains Français déniant à d’autres cette qualité, sur des critères de visibilité ethnique, de pratiques religieuses, réelles ou supposées, ou de déviance sociale », toujours selon le site de la CNHI.
L’historien Jean Faber, dans Les indésirables. L’intégration à la française (Grasset, 2000), en donne une définition courte et dense, qui semble très adaptée au contexte français : « L’intégration est l’action – volontaire ou non – de surmonter les difficultés de tous ordres (culturelles et sociales, économiques et juridiques) nées de l’origine étrangère. »
Philippe Godard, site Migrations