Un migrant est une personne qui se déplace entre son pays et des pays étrangers, ou qui rentre dans son pays depuis l’étranger. Les raisons de la migration peuvent être diverses.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) , les migrations ont toujours existé dans l’histoire humaine. De nos jours, la migration revient au premier plan du fait de la mondialisation, de l’évolution démographique, des disparités persistantes en matière de revenus et d’opportunités, enfin à cause des conflits et des catastrophes naturelles. Les migrations apparaissent même comme l’un des traits déterminants de la vie économique, sociale et politique de notre monde, caractérisé par la mobilité.
L’article 13, alinéa 2 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) énonce : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » C’est ainsi que la migration est un droit de l’homme, reconnu au niveau international. Pourtant, l’expression d’« émigration illégale » a fait son apparition dans des cadres politiques officiels, comme lors de la Conférence des ministres de la Méditerranée occidentale tenue à Nice les 11 et 12 mai 2006. Les ministres emploient cette expression à propos de « l’émigration illégale » de ressortissants de la rive sud de la Méditerranée vers l’Europe. L’emploi de cette expression n’est pas dépourvu d’arrière-pensées : les ministres des pays riches souhaitent que les pays d’émigration massive contrôlent et limitent d’eux-mêmes les départs, ce qui semble pourtant en contradiction avec l’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme cité ci-dessus. Seule l’immigration peut être illégale, si le migrant qui ne remplit pas les conditions pour entrer dans un pays d’accueil en franchit pourtant la frontière.
Philippe Godard