« Etrangers sans rendez-vous » : la B.D. du migrant
Le moins que l’on puisse dire c’est que par l’art, Didier Viodé exprime beaucoup de choses et pose son regard notamment sur le vécu de migrants.
Et quand il expose, comme ce fut le cas à l’espace Nelson Mandela dans le quartier de Planoise à Besançon, Didier Viodé montre tous ces talents : sur un pan de mur, se déploie un drapeau aux couleurs de la France et de la Côte d’Ivoire volontairement mal cousu pour dénoncer la persistance de la françafrique, sur un autre pan de mur, des peintures grands formats sur le voyageur clandestin, avec des personnes filiformes, musclées, de grande taille pour montrer que lors de ce voyage vers l’illusion, malgré la taille, ces hommes ne sont que peu de choses.
Puis un tour à 90 degré nous emmène vers ce qui nous intéresse aujourd’hui, Didier Viodé le bédéiste. Il s’inspire de la société des médias et de son expérience de l’immigration pour créer car oui, résister c’est créer. Il en ressort une bd très réussie simple et très réaliste. Son propos est attrayant et rappelle celui de Gaston Kelman : pensons au delà du noir et du blanc. C’est un peu l’invitation de notre artiste du jour. Comme un symbole, l’histoire de ce migrant qui découvre la France et vient d’Afrique débute sur l’esplanade des droits de l’homme à Besançon… La BD pour oublier, la BD pour dénoncer.
Étrangers sans rendez-vous : La BD du migrant
Extraits d’un reportage réalisé par Aurélien Bertini (juin 2009)
Bénin
Besançon, France