1789-1914 Début de l’histoire contemporaine à Besançon

Dans la première moitié du XIXe siècle, Besançon connaît une période de stagnation. La Révolution l’a privée de son rang de capitale provinciale et, ainsi, de ce qui avait été le moteur de l’essor urbain du XVIIIe siècle. La ville vit alors repliée sur elle-même et les distractions y sont rares. En outre, depuis 1815, le rôle militaire de Besançon ne cesse de s’accroître. Si les soldats amènent une certaine animation dans les rues, ils ne contribuent pas à un développement des activités fondamentales. Du 18e rang des villes françaises en 1801, la capitale comtoise passe au 25e rang en 1851, bien qu’ayant gagné 11 000 habitants.


Cet accroissement de population est dû à la seule immigration. Les chiffres du recensement de 1846 permettent de mettre en évidence les nationalités de ces étrangers : il s’agit de Suisses, d’Allemands et d’Italiens . Dans le même temps, Besançon, de par sa position de carrefour, attire des réfugiés espagnols, Juifs d’Europe Centrale et polonais qui fuient leurs terres d’origine et désirent s’établir en France, un pays qui est considéré à l’époque comme le pays des libertés. Certains ont même marqué la ville de leur empreinte comme les juifs Lipmann et Veil-Picard.
Petit à petit, la cité s’étend, elle perd son caractère rural et viticole et connaît un début d’industrialisation. Sous l’impulsion de travailleurs venus de Suisse , l’horlogerie se développe. Les locaux s’approprient rapidement cette activité qui devient la spécialité de Besançon.
Avec le Second Empire (1852-1870), Besançon entre, comme l’ensemble du pays, dans une période d’expansion. Outre l’horlogerie, d’autres secteurs connaissent une certaine croissance : la métallurgie, l’industrie automobile et surtout le textile, grâce notamment à l’usine fondée par le comte Hilaire de Chardonnet aux Prés de Vaux.
La ville commence à s’étendre : les fermiers de Saint-Claude , les jardiniers des Chaprais et les bûcherons des Chailluz sont petit à petit intégrés dans le tissu urbain. Les premiers travaux d’agrandissement ont lieu : on détruit certains remparts, on modernise certains quartiers, on construit un aqueduc pour amener l’eau depuis les Sources d’Arcier etc..
Même si Besançon reste, tout au long de cette période, une ville moyenne qui a plus l’air d’un chef-lieu de département que d’une capitale régionale, elle continue néanmoins d’attirer des étrangers. En 1872, une agence consulaire italienne est créée tandis qu’un Consulat de Suisse apparaît en 1874. A la veille de la guerre, les étrangers sont en majorité suisses et italiens mais on note également la présence de garçons de café allemands et autrichiens, d’étudiants russes et de religieuses du Proche-Orient.
A tort, les mouvements migratoires qui ont eu lieu durant cette période nous semblent bien loin : en effet, de nombreux descendants, souvent de troisième ou de quatrième générations, s’attachent aujourd’hui à reconstruire l’histoire de leurs aïeux , leur donnant ainsi une certaine actualité.

Frédéric Spagnoli (Docteur en Italien et docteur en Sociologie, petit-fils d’immigré italien)

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