Originaire du Sri Lanka, Swetha est à Besançon depuis le 5 octobre 2008. Elle y a rejoint son mari, installé depuis 16 ans à Besançon avec ses parents qui avaient fuit à l’époque la guerre contre la minorité tamoule.
Sa belle-mère et sa mère étaient amies, le mariage a ainsi été arrangé, mais avec son accord. Ils se sont rencontrés au Sri Lanka, puis son futur époux est reparti à Besançon et ils ont fait davantage connaissance par Internet et par téléphone.
Swetha a pris des cours de français pendant 4 mois à l’Alliance française avant son départ.
Dans son pays elle travaillait dans une agence de voyage.
Elle arrive donc en France après son mariage.
Besançon lui semble plus calme que Paris.
Son mari, qui a la nationalité française, et qui travaille comme comptable, a fait toutes les démarches pour elle à la préfecture.
A la maison, on parle tamoul, cinghalais, anglais, français. Ces langues s’écrivent dans 4 alphabets différents.
A son arrivée, Swetha a suivi pendant 8 mois des cours de français à l’IFPA, puis maintenant à Planoise.
« Au début, mon mari parlait souvent à ma place . »
Comme la famille connaissait une sœur dans une institution religieuse, elle a pu trouver du travail pour s’occuper de personnes âgées, en remplacement d’une personne en congé maladie, elle ne sait pas si elle pourra rester.
Le premier de problème de Swetha à Besançon c’est la langue, puis le travail, et le fait qu’il n’y a pas de reconnaissance des diplômes du pays d’origine. Il faut tout recommencer, refaire une formation, si elle veut faire le même métier. Tant qu’elle a un travail, elle n’y a pas droit. Si elle ne trouve pas dans sa branche, elle aimerait se former pour s’occuper d’enfants, ou alors apprendre la coiffure.
A Besançon le service des bus est très bien organisé, très facile, confortable, il n’y a pas beaucoup de monde comme dans son pays. Pour les magasins aussi, c’est facile.
Elle n’a eu de problème de racisme qu’une fois, dans son travail, avec une personne âgée.
Même si tout lui semble bien organisé à Besançon, certaines situations l’interrogent :
« Pourquoi quand on habite Planoise, on nous envoie à Pôle emploi à Palente ? »
« Le climat est très différent de chez moi, il fait très froid en hiver, mais c’est bien de changer de saison tous les 3 mois. Tout change, la nature, le soleil … »
« Je ne vais pas à la bibliothèque, ni aux activités, je vais essayer. »
Swetha fait de la couture à la maison.
Elle apprendra à conduire quand elle parlera mieux français.
Elle s’entend très bien avec sa belle famille, et tout le monde habite ensemble dans la même maison.
Pour la cuisine française, elle regarde sur Internet.
« Je n’ai pas d’amies de mon âge ici. Ce n’est pas facile de rencontrer les gens. Je parle sur skype avec mon amie du Sri Lanka, et avec mes parents. »
Il n’y a pas beaucoup de sri lankais à Besançon.
« Une seule personne française nous a invités chez elle, à la campagne dans un petit village, c’était bien ! On se reçoit de temps en temps. »
« Chez moi, toute ma famille habite dans une même rue, mes oncles, mes tantes, mes cousins, on peut parler à tout le monde, entrer dans toutes les maisons. Ici, si je ne travaillais pas, sans ma belle famille, je parlerais avec les murs ! »
Swetha espère pouvoir rendre visite à sa famille au Sri Lanka qui lui manque beaucoup, mais le voyage coûte très cher.
Propos recueillis par Geneviève Cailleteau en 2011
Sri Lanka
Besançon, France