Dimitri, originaire d’un pays de l’ex Union Soviétique, est arrivé par hasard à Besançon, débarqué d’un camion par un passeur devant la préfecture, avec sa femme et sa petite fille de 2 ans, en novembre 2002.
Ils sont hébergés provisoirement dans une caserne pendant un an. Il demande donc l’asile, venant d’un pays en guerre, il obtient des papiers au bout de 3 ans. Ils vivent maintenant dans un appartement.
Dimitri avait un bon travail dans l’aéronautique dans son pays d’origine, mais n’a obtenu jusque là que du travail temporaire, en menuiserie par exemple.
Son grand problème est la langue.
Il parle sa langue d’origine, plus le russe, il lui faut apprendre une 3° langue, avec un 3° alphabet !
Sa fille scolarisée très jeune parle très bien français, mais à la maison on parle la langue d’origine.
« J’ai arrêté de regarder la télévision par satellite en russe, j’aurais dû le faire avant ! »
Une assistante sociale lui a indiqué les cours de français à Planoise.
Dimitri a quelques amis français, des voisins, avec qui il a l’occasion de parler.
Toute la famille aime Besançon, même si ils trouvent la vie très chère.
Sa femme a trouvé du travail dans le social, et parle ainsi mieux le français que lui, ayant plus de contacts.
Tout est bien organisé socialement à Besançon, c’est le problème de la langue le plus important.
C’est difficile pour lui de se défaire de la mentalité soviétique dans laquelle il a vécu jusqu’à 39 ans. Il trouve qu’en France on est très libre, on peut manifester, pratiquer sa religion. Il est chrétien, et est resté fidèle à sa religion malgré les interdictions.
Dimitri et sa famille pensent rester à Besançon, mais il souhaite, avant tout, trouver du travail.
Propos recueillis par Geneviève Cailleteau. Janvier 2011, rencontre avec Dimitri (témoignage anonyme, le prénom a été changé)
Besançon, France