Florent, créateur et passeur d’associations …

De ses multiples passions : l’histoire, la musique, la BD, le journalisme, le cinéma, l’environnement.


L’envie lui est venue, dès le lycée Félix Eboué, à Ndjaména, capitale du Tchad, de créer des associations, avec un groupe d’amis, afin de canaliser ses idées foisonnantes, réaliser des projets, promouvoir des innovations.

Chef de classe, puis délégué au comité d’entretien du lycée le plus important de sa ville, il peut ainsi mettre ses dons de leader au service des causes qui lui tiennent à cœur.
Il sera rédacteur des journaux Sahibi et Contact, auteur et dessinateur de BD, contribuant à la promotion de cet art au Tchad avec l’association « Bulles du Chari ». Avec « Métamorphoses », il stimulera la création cinématographique locale en lien avec la télévision. « Tapage Nocturne » sera le support d’animations autour de la musique, rappelant au passage qu’il est l’un des premiers rappeurs de son pays. Il crée le premier Club Connaître et Protéger la Nature en Afrique, il existe actuellement  plus 400 dans le monde,  il est membre fondateur du Rotaract Club de Ndjamena, Club Planète Jeunes,…

Le Centre Culturel Français est pour lui un lieu-ressources avec lequel il collabore. Cette vie associative riche lui permet de constituer naturellement de multiples réseaux, lui donne l’occasion de voyager pour échanger, nouer des contacts, et le fait se sentir, très jeune, citoyen du monde.
Beaucoup d’associations dont il est l’initiateur sont devenues nationales et leur action perdure, Florent ayant toujours eu le souci de semer les envies, susciter les initiatives, et de passer le relais du pouvoir, clés de la pérennité de la vie associative.
« Je suis là pour le conseil et pour les rendre autonomes ».

Après un DEUG d’histoire, il se tourne vers l’environnement dans une école d’ingénieurs, au Cameroun, spécialité faune africaine.
Ces études, centrées sur la gestion et la conservation des ressources naturelles, ne lui font pas oublier ses semblables, et le militantisme pour les Droits de l’Homme l’accompagne depuis toujours, c’est même une histoire de famille.

A tel point que sa photo a fait le tour de la planète sur un tract militant d’Amnesty International, « survie ».
Cet engagement total le contraint à quitter son pays.
La France ne lui était pas inconnue, après Paris, il se fixe à Besançon où il rejoint son frère en août 2007. Il alterne le travail et la formation et décroche le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et de Sport (BPJEPS).

« En France, on ne considère pas l’étranger comme quelqu’un qui peut apporter quelque chose, mais comme quelqu’un qui vient prendre quelque chose ! »

Malgré ses diplômes, ses expériences multiples, il subira les humiliations, les vexations que rencontrent les étrangers en France….
« Vous savez rédiger un CV ? » lui demande –t-on lors d’un entretien, avant même d’avoir lu son dossier, et sûrement à cause de sa couleur de peau.
De même, dans une salle de conférence où il vient faire une intervention, on ne le salue pas, le prenant pour le vigile de service, jusqu’à ce qu’il rejoigne l’estrade pour affronter l’air gêné et confus des auditeurs. « Et alors, si j’avais été le vigile, cela ne valait pas la peine de me saluer ? »

Ses diplômes, son habitude à nouer des contacts, sa capacité à affronter les situations diverses, son relationnel important l’aident à trouver du travail à RECIDEV (seau Citoyenneté Développement) , collectif d’associations qui informe et agit pour plus de solidarité internationale.
Il y fait de la formation, est chargé de développer le secteur animation, intervenant dans les lycées, collèges, maisons de quartier, structures de formation, se préoccupe de commerce équitable, de développement durable, aidé en cela par ses multiples réseaux.
Agir pour un monde solidaire, informer sur les inégalités nord/sud, réfléchir à nos actions pour préserver la planète sont ses priorités quotidiennes.

S’il n’avait pas trouvé un travail à sa convenance, où exprimer et mettre en pratique ses idées, il aurait créé son entreprise, dans le domaine de l’environnement, en lien avec l’Afrique, idée qui verra peut-être le jour, plus tard …

Bien entendu, il a rejoint beaucoup d’associations bisontines et internationales, qu’elles soient en lien avec l’Afrique, la musique, l’environnement, cultivant toujours le contact avec celles qu’il a créé au pays.

Les associations africaines

Le nombre des associations autour de l’Afrique l’interroge, il a déjà réuni ses compatriotes sur le sujet, conscient que chacune œuvre isolément avec souvent des objectifs communs. Il ressent la nécessité d’harmoniser ces synergies qui vont dans le même sens.
« On fait tous des choses pour l’Afrique, mais si on évolue en parallèle, ça ne sert à rien. Il ne faut pas jouer à l’essuie-glace, on n’avance pas ! »
« Il faut que l‘on se rencontre pour se présenter, savoir qui fait quoi, harmoniser nos agendas. Il faut trouver une structure de rassemblement pour communiquer. Il faut créer une manifestation de référence. »

Enfin,  Florent résume tout ce qu’il reste à faire :

« Le domaine associatif, c’est comme un énorme livre ouvert que chacun peut feuilleter et où chacun peut écrire et ajouter des pages … »

Entretien avec Florent Robdoum, le 1er octobre 2009. Propos recueillis par Geneviève Cailleteau.

Ndjamena, Tchad

Besançon, France

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