Un africain blanc à Besançon

Non, Ian Turner n’est pas albinos, il est issu d’Afrique du Sud, là où 10% de la population est blanche, et il fait partie de la minorité anglophone, (1/3 des blancs), et non pas afrikaner.


« Beaucoup de gens ignorent ici que l’on peut être blanc et africain. »
Oui, l’Afrique du Sud est bien un état, car on lui demande parfois de quel pays d’Afrique du sud il vient !

des elands dans le Drakensburg – Kwazulunatal

Ian avait 20 ans quand Nelson Mandela a été élu président de la république en 1994, mettant ainsi fin au régime d’apartheid entre les communautés. Ces deux mondes bien séparés ont donc été la réalité de son enfance.  
Naître ainsi à l’extrémité d’un continent doit donner envie de franchir les océans : très tôt Ian part découvrir le monde : l’Angleterre, dont il a la nationalité par son père, l’Asie, puis la France, où il rencontre Sophie, sa compagne.
Retour au pays en 2000, et un an plus tard il obtient son master en gestion de l’environnement. En 2001  Sophie le rejoint pour 2 ans, au Cap d’abord, puis dans les montagnes où ils travaillent pour une association dans une réserve naturelle.

Arrivée à Besançon.

Sa compagne n’envisageant de vivre longtemps si loin de sa famille, le couple s’établit en 2004 à Besançon où elle a fait ses études. Le changement est brutal.
« C’était très dur, pas de perspective de boulot, on a touché le RMI tous les 2. »
La langue est une barrière pour Ian, et il perfectionne son français au CLA.
« Pour être accepté en France, il est important d’avoir un bon niveau en français. Et quand on vient d’Afrique, avoir une nationalité britannique et être blanc aide beaucoup ! »

Vie professionnelle et familiale à Besançon.

En juin 2005, il est embauché à énergie-cités , association des autorités locales européennes pour une politique énergétique locale durable et qui représente plus de 1000 villes dans 26 pays, dont Besançon.
« J’ai réussi parce que mon association est européenne, je travaille en anglais. Besançon n’est pas une ville internationale pour le travail. »
Maintenant que 2 enfants sont nés au foyer de Ian et Sophie, il regrette l’absence d’une école internationale à Besançon.
«  Mes enfants ne parlent pas beaucoup anglais, ce n’est pas la langue maternelle, et ils ont peu d’occasions. »

Son implantation à Besançon est confirmée par une vie associative et sportive riche.

Ian participe aux activités de l’association franco-kenyane Impala qui s’occupe de la protection de l’environnement au Kenya. Le développement durable, toujours, ici et là-bas, Ian est bien un éco-citoyen du monde.
La situation de Besançon proche de la nature lui convient, néanmoins les grands espaces de son pays lui manquent.

Ian retourne régulièrement en Afrique du Sud, revoir son pays, et aussi pour que ses enfants connaissent leur lointaine famille.

La suite de l’histoire n’est pas écrite, Besançon n’est peut-être qu’une étape, les envies et les projets ne manquent pas, le monde est vaste ….

Propos recueillis par Geneviève Cailleteau. Mars 2010, entretien avec Ian Turner

Afrique du Sud

Besançon, France

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