Elles sont venues d’Algérie

Elles sont venues d’Algérie rejoindre leur mari, après avoir « grandi là-bas ».



Fatma avait 18 ans. A ce moment-là, les voisins étaient gentils, ils disaient pourquoi tu te caches ».

A présent, les choses ne sont plus pareilles ; dans les HLM, les gens vont et viennent, il y a les gosses, le chômage. Parfois, quelqu’un meurt chez lui tout seul.
Ces derniers mois, il y avait « quartier en fête », personne n’est venu.

Yamina est arrivée à Besançon en 1970.
La première année c’était dur d’être seule toute la journée. Elle ne connaissait pas la langue et n’osait pas sortir de la maison.

L’une d’elles  a été amenée en France sans avoir été prévenue ; un matin, on l’a emmenée sans lui dire où elle allait, « comme un sac », elle a tout quitté, laissé ses jouets, ses camarades, certains vêtements. Lorsqu’elle est arrivée en France, elle a vécu un véritable traumatisme.
Elle devenue « une éponge sèche ».
Cela a été la déception de sa vie.

Texte d’Eugénie Poret Czorny, extrait de l’ouvrage “D’une rive à l’autre” publié en 2005 à l’initiative du Centre Communal d’Action Sociale de la Ville de Besançon

Algérie

Besançon, France

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